On entend souvent en éducation canine, « mon chien est désobéissant », « mon chien est têtu » et bien d’autres qualificatifs qui sont donnés à nos amis à 4 pattes. Mais nous sommes-nous posé la question de savoir si notre demande était claire pour eux ? Mais aussi, et surtout, comment ont été faits les apprentissages ?

Quelques règles à respecter pour donner à son chien, qu’il soit chiot ou adulte, toutes les chances de gagner en apprenant, et une de ses règles est essentielle : le jeu ! Un apprentissage ludique, dans le calme et la bienveillance sera pérenne, contrairement à un apprentissage fait dans la peur, la contrainte et/ou la douleur. De plus, ce dernier ne crée pas une relation de confiance.

La première des règles, souvent oubliée, est de demander peu et renforcer beaucoup. Vous augmentez ainsi l’envie de votre chien de reproduire l’exercice demandé avec entrain, non parce qu’il craint une punition mais parce qu’il va obtenir quelque chose. S’il gagne à chaque fois, il reproduira le comportement demandé ; d’où la nécessité de ne pas mettre le chien dans la difficulté en demandant des choses compliquées dès le début. Allez y progressivement ! Imaginez qu’on vous demande de courir le marathon alors que vous venez de commencer à vous entrainer. Y parviendrez vous ? la réponse est non. Abandonnerez vous cet objectif ? probablement oui. Le chien est pareil. S’il perd toujours, pourquoi continuer ?

La seconde, basique mais importante : la motivation. Qu’est ce qui est important pour votre animal, qu’est ce qui a de la valeur ? On parlait précédemment de renforcer beaucoup, mais comment ? Attention, tous les chiens n’ont pas la même motivation, et tous n’accordent pas la même valeur aux mêmes choses. Comme nous en somme ! D’aucuns seront ultra motivés par la nourriture. Et pourquoi se priver de ce renforçateur qui a une énorme valeur pour nos chiens ? Elle doit être suffisamment appétente et réservée à l’apprentissage (on oublie les croquettes habituelles et on préfère une récompense à base de poisson, de la viande séchée, des knackies, du fromage etc). Pour d’autres, ce sera une caresse, un jouet adoré (balle, corde, boudin par exemple) qui sera utilisé uniquement aux moments d’apprentissage afin de lui donner une réelle valeur et un intérêt décuplé. Et au fur et à mesure de l’apprentissage, on change les renforçateurs : au début, on en choisit de très forte valeur (pour le chien), puis on diminue cette valeur. Et n’oubliez pas que 2€ suffisait à vous motiver à 10 ans pour nettoyer la voiture de papa, mais ce qui vous motivait à 20 ans, c’était qu’il vous la prête pour un rdv galant. Autrement dit, la motivation varie en fonction de l’âge et des distractions.

La troisième, et primordiale, est la règle des 3D : Durée – Distance – Distraction. Toujours dans le but de ne jamais mettre en échec le chien, il faut un apprentissage progressif. Ainsi par exemple, avant de vouloir que votre chien sache rester couché sur son tapis à l’autre bout du salon pendant votre soirée entre amis, il faudra lui apprendre à être couché à côté de vous. Puis on pourra travailler sur la durée en demandant de maintenir la position de plus en plus longtemps. Ensuite, on s’éloignera petit à petit. Puis on combinera les deux : durée ET distance, avant d’intégrer la distraction (personne qui passe dans le salon, du bruit etc). Et élément important, on n’augmente pas tous les critères en même temps, et quand on intègre un nouveau critère, on baisse les autres.

Un dernier point à ne jamais oublier : « Il n’y a jamais de raisons, bonnes ou mauvaises, pour l’utilisation de dispositifs ou de méthodes d’éducation qui peuvent induire la douleur, la peur ou engendrer la soumission par la dominance » (Linda Michaels – M.A Psychology)

Nous vous conseillons, pour bien commencer avec votre chiot ou votre chien, de faire appel à un éducateur professionnel utilisant des méthodes bienveillantes et respectueuses. Il pourra vous accompagner pendant les différents apprentissages.